Quelques généralités sur ces 4 étapes
Partant de Montpellier je vais donc rallier Lodève en 4 étapes également. Les distances sont raisonnables mais on commence à monter sérieusement sur le plateau du Parc naturel régional du Haut-Languedoc ou plus vite dit dans les Cévennes. Je vous emmènerai donc de Montpellier (repère A) à Montarnaud (B), après à Saint-Guilhem-le-Désert (C) qui méritera un arrêt sur image, puis à Saint-Jean-de-la-Blaquière (D) et enfin à Lodève (E).
Vous avez ci-dessous le trajet du GR653 ainsi que la topographie de ces 4 étapes. Vous pouvez noter que l’altitude max sur cette portion du chemin est de l’ordre de 500m, mais ce n’est pas tant l’altitude qu’il faut prendre en compte mais le dénivelé qui peut par endroit s’avérer très difficile.
Etape 5 : Montpellier (A) – Montarnaud (B)
Ma 5ème étape, d’une vingtaine de km, me conduit de Montpellier à Montarnaud, commune rurale qui compte un peu plus de 4 000 habitants. L’arrivée de la vigne, au XIXe siècle, s’est accompagnée d’un essor démographique marqué, alors qu’auparavant sa population stagnait autour des 600 habitants. Les vignes entourent le village et les viticulteurs produisent aujourd’hui un vin de qualité, dont la renommée s’accroît.
Quelques mots sur son patrimoine ….
Le château de Montarnaud, l’un des plus anciens de la région, date du XIe siècle. Propriété privée des descendants des Turenne, il n’est pas ouvert au public. L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques. La chapelle ou église construite à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle, de style roman, fait partie de cette série d’églises et de chapelles que l’on nomme castellanes, érigées dans la structure même de la fortification du château. Particularité méditerranéenne, Montarnaud est doté d’un campanile surmonté d’une horloge publique, qui témoigne d’une opposition entre église et bourgeoisie. Le clocher de l’église marque le temps au rythme religieux, le campanile au rythme de l’agriculture et du commerce. Je n’ai pas eu le temps de visiter quoi que ce soit et en plus il n’y a pas grand chose à voir ni à dire en fin de compte.
et sur mes rencontres du jour
Du fait de sa longueur peu importante, j’ai quitté Saint-Roch en fin de matinée pour arriver après 15h dans un gite privé.
En route à la sortie de Montpellier j’ai rencontré Thomas. Parti de Arles jeudi, soit un jour après moi, il venait de Vendargues et allait à Montarnaud, soit ~ 40 km ! Il a un petit chariot, du fait qu’il ne peut plus porter de sac à dos. Il envisage d’aller sur le Camino Frances via le Somport puis après Burgos de descendre sur Madrid et de rejoindre, si j’ai bien compris, la via de la Plata. Son voyage durera environ 3 mois ! Il a déjà fait le chemin depuis le Puy et le Camino Frances jusqu’à Compostelle ainsi que le Norte. J’ai retrouvé Hervé qui arrivait de Montpellier. Et nous avons accueilli Monika, jeune allemande de Munich, qui – ayant déjà fait le chemin de Arles à Montpellier – est repartie de Montpellier et ira jusqu’à Toulouse.
Il faut noter que c’est assez fréquent de faire le chemin sur plusieurs années par tranche de 1 ou 2 voire 3 semaines. Tout le monde ne peut pas passer 2 mois d’affilée sur le chemin et de plus les ampoules, tendinites et autres bobos peuvent contraindre le pèlerin à renoncer temporairement à son projet.
Etape 6 : Montarnaud (B) – Saint-Guilhem-le-Désert (C)
Ma 6ème étape, d’environ 22 km, me conduit de Montarnaud à Saint Guilhem le Désert, petite commune rurale située au nord du département de l’Hérault, qui compte environ 250 habitants, appelés les Saute-Rocs ou Saute-Rochers.
La sortie de Montarnaud est pour le moins un peu sportive. Cela surprend car le chemin s’élève d’un coup sans qu’on s’y attende. Un peu raide pour un démarrage matinal vers 7h30, qui plus est un lundi ! d’ailleurs après 2 heures de marche, on commence au loin à voir se profiler les Cévennes qui nous attendent demain de pierre ferme !
L’abbaye d’Aniane …
Le chemin passe dans la petite commune d’Aniane. Je ne peux la traverser sans vous en parler, car elle est le point de départ de la suite. En arrivant, on passe devant la chapelle des Pénitents, que vous apercevez ci-dessous à gauche.
Quand, en 780, un aristocrate allemand, fils du comte de Maguelone, choisit les bords sauvages d’un ruisseau – dans un domaine appartenant à sa famille – pour implanter son monastère, il aurait appelé ce ruisseau Aniene ou petit Anio, en souvenir de la rivière italienne Anio sur les bords de laquelle Saint Benoît de Nursie, fondateur de l’ordre des bénédictins, avait édifié son monastère. Telle serait l’origine du nom Aniane. En 785, Benoît d’Aniane, le futur Saint Benoît d’Aniane, crée un monastère qui entendait suivre la règle de Saint Benoit. Charlemagne accorde son soutien et divers privilèges au monastère. Permettez-moi de préciser un petit point de sémantique : une abbaye est un monastère dirigé par un abbé et une abbatiale désigne l’église d’une abbaye.
D’après mes quelques lectures, l’Abbatiale Saint-Sauveur d’Aniane – église carolingienne – vaut le détour. Arrivé vers 10h, j’avais largement le temps de m’y rendre. J’ai donc demandé mon chemin aux habitants et l’un d’eux m’a dit : la boulangerie est fermée le lundi, vous ne pourrez pas visiter l’abbatiale ! J’avoue que je n’ai pas trop compris le sens de ce qu’il me disait, je m’y suis néanmoins rendu et effectivement la boulangerie était fermée. Et comme c’est le boulanger qui a la clé de l’Abbatiale, je suis resté dehors. J’étais – comment dire – un peu dans le pétrin ! J’ai quand même essayé un contournement en entrant pas derrière, mais pas de possibilité de la visiter. Morale de l’histoire : le lundi, pas de religieuse !
Lors de cette petite pause, nous nous sommes retrouvés tous les quatre. A notre petite troupe, s’est jointe Béatrice – originaire de Uzès – qui arrivait de je ne sais plus trop où mais qui allait également à Saint-Guilhem. Elle portait une tente pour avoir une liberté que l’on n’a pas – ou moins – quand on est tributaire d’un hébergement quel qu’il soit. Je suis donc reparti vers Saint-Guilhem et après avoir franchi le pont du Diable qui enjambe l’Hérault, on monte vers Saint-Guilhem-le-Désert. La marche de 3km environ le long d’une route très passante est très désagréable voire dangereuse ! Je reviendrai un peu plus loin sur la légende féodale concernant ce pont, mais il faut d’abord présenter tous les acteurs.
et puis l’abbaye de Gellone …
Guillaume, comte de Toulouse, duc d’Aquitaine et marquis de Septimanie dans les années 790, est un noble important, cousin de Charlemagne, et une personnalité militaire du royaume d’Aquitaine. En 804, Guillaume (Guilhèm en langue d’oc), qui en a peut-être assez de guerroyer, fonde une abbaye dans un lieu de la vallée de l’Hérault alors à l’écart de toute présence humaine, un « désert », situé dans le vallon de Gellone, une vallée pour le moins inhospitalière. Il se retire dans ce lieu, à proximité de l’abbaye d’Aniane, sous l’influence de son fondateur et ami saint Benoît d’Aniane – d’après mes lectures les 2 compères s’étaient rencontrés à la cour d’Aix-La-Chapelle. L’abbaye est appelée abbaye de Gellone, ou, après sa mort en 812, abbaye de Guillaume, et devient l’abbaye de Saint-Guilhem après sa canonisation en 1066. C’est une ancienne abbaye bénédictine.
L’abbatiale de Gellone, dédiée elle aussi à Saint-Sauveur, possédait un fragment de la vraie Croix donné par Charlemagne à Guilhem, qui fit d’elle un important lieu de pèlerinage à l’époque médiévale. Les restes de Guilhem eux-mêmes furent vénérés comme de précieuses reliques. Son cloître – qui est un cloître à étage achevé fin XIIIe est une prouesse architecturale avec ses chapiteaux corinthiens ornés de feuilles d’acanthe et ses piliers avec des sculptures de personnages – sera par la suite démantelé et une partie notable des sculptures sera vendue en 1906 à George Grey Barnard, collectionneur d’art américain. Elles rejoindront en 1925 le musée des cloîtres (Metropolitan Museum of Art) à New York. Stupéfiant, non !!
J’ai donc pu visiter cette abbaye – l’abbatiale est de style pur roman, avec des arcs en plein cintre comme on peut le constater – et sa crypte ainsi que son cloitre – ou du moins ce qu’il en reste. Quelle honte !
Et maintenant, la légende féodale du pont du Diable …
A cette époque, pour se rendre d’une abbaye à l’autre, on ne pouvait pas passer d’une rive à l’autre dans les gorges de l’hérault, il fallait se rendre dans la plaine à Gignac, prendre un bac et refaire le chemin inverse sur l’autre rive.
Du fait de sa toute-puissance, l’Abbaye de Gellone eut une certaine indépendance par rapport à l’évêché de Lodève et même peut-être une espèce de suprématie sur l’abbaye d’Aniane. Si j’ai bien compris, elle pouvait par exemple élire directement son abbé, ce que ne pouvait pas faire Aniane. Durant le Moyen Age, les 2 monastères connurent une rivalité voire quelques conflits – et oui, déjà des querelles de clocher ou de chapelle, comme quoi ça ne date pas d’aujourd’hui ! – si bien qu’ils ne se mirent d’accord qu’assez tardivement pour construire un pont reliant les 2 rives de l’Hérault.
Alors que les moines de Gellone et d’Aniane ne ménagent pas leurs efforts pour la construction du pont traversant l’Hérault au débouché des gorges sur la plaine, on constate chaque matin en abordant les lieux, que les travaux réalisés la veille sont systématiquement détruits. Il y a quelqu’un qui s’amuse à jouer les Pénélope ! Les deux congrégations monastiques comprennent très vite que leur projet subit des entreprises de sabotages nocturnes et en appelle à la protection de leur Saint Patron Guilhem qui un soir, décide de se rendre seul sur les lieux pour y interpeller les éventuels malfaiteurs. Après quelques heures, posté à attendre, Guilhem constate que le Diable déguisé dans un costume de bouc noir fracasse les travaux du pont. Guilhem fut amené à pactiser avec le Diable et à faire un marché avec lui, mais il le berna. Dans sa colère, le Diable tenta de détruire le pont mais il ne put y parvenir. Enfin, comprenant qu’il ne pourrait se venger, il se jeta de dépit dans les eaux de l’Hérault et creusa le gouffre noir dans sa chute. Parfois, en période de crue, la colère du Diable semble se réveiller et ses hurlements surgissent du fond du gouffre. C’est ainsi que pendant de très nombreuses années, les pèlerins et gens de passage qui traversaient le pont se munissaient de pierres pour les jeter dans le fleuve dans l’espoir d’y laisser le Diable au fond. A l’Office de Tourisme, on m’a dit que l’on déconseillait cette pratique car des adeptes du canyoning passaient dessous en canoé ! Il faut bien reconnaitre que nos amis italiens sont un peu plus malins que nous : nous jetons des cailloux et eux ils demandent aux touristes de jeter de l’argent dans la Fontaine de Trévi! …
En montant sur Saint-Guilhem, on passe devant cette plaque commémorative. Le pont du Diable au 1er plan et derrière le pont routier datant de 1932. sans oublier de vous présenter nos 2 protagonistes et néanmoins amis, Benoit d’Aniane et Guillaume le Grand.
L’église de l’abbaye est incluse dans la première liste des monuments historiques et les restes du cloître sont ensuite classés en 1889, puis la totalité de l’abbaye en 1987. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. Faisant partie du Grand Site de France des Gorges de l’Hérault, Saint-Guilhem-le-Désert entre dans le classement de l’association Les Plus Beaux Villages de France. Bien connu des habitants du village, le platane de Saint-Guilhem-le-Désert, âgé d’au moins 165 ans, avec ses 20 mètres de haut et ses 6 mètres de circonférence, a été labellisé « arbre remarquable de France ».
Et pour terminer, de vraies belles rencontres
Lorsque j’ai fait le projet de prendre le chemin d’Arles pour me rendre à Compostelle, on m’a dit qu’il fallait absolument dormir dans l’abbaye. J’ai donc réservé ma nuit au gite d’accueil des pèlerins, la maison Saint Elie, au Carmel Saint-Joseph. Ce n’était pas vraiment l’abbaye, mais c’est tout comme. Fort de ma réservation, j’ai pu planifier mes étapes depuis Arles.
Arrivés en début d’après-midi, nous – Thomas et moi-même – avons donc été accueillis par sœur Ruffine qui a été rejointe par sœur Chantal, qui s’occupe des réservations. Sœur Ruffine est originaire de Madagascar et est venue il y a 1 an à Saint-Guilhem pour peut-être faire une espèce de noviciat, je ne sais pas trop exactement. En tout cas, elle parle très correctement notre langue et pense rester encore 3 ans environ. Elle m’a donc expliqué les origines du Carmel et des Carmélites, explications que je vous livre : comme certains d’entre vous le savent certainement, la congrégation du Carmel fut fondée par Elie et Marie au Mont Carmel, en Israel, près de Haifa et de Saint-Jean-Acre, dans le nord du pays. Il y a 2 familles – si je peux m’exprimer ainsi – les apostoliques qui sont non cloitrées et le méditatives ou contemplatives qui sont cloitrées. Elles se reconnaissent en la personne de Sainte Thérèse d’Avila qui fut la réformatrice de cette congrégation, dès le 16è siècle. Elle était plutôt apostolique car elle s’est déplacée dans le monde entier contrairement à Sainte Thérèse de Lisieux, 3 siècles plus tard. Sœur Ruffine est apostolique et est habillée comme toute jeune femme de son temps, avec, pour seul signe discret d’appartenance à sa religion, une croix en pendentif sous son pull. J’ai posé une question à sœur Chantal : « pourquoi la rue où se trouve le Carmel Saint-Joseph s’appelle la rue du Bout du Monde ? » Et sans attendre sa réponse, je lui ai demandé où elle menait si on continuait vers la montagne et elle m’a répondu avec un air malicieux et un sourire à peine feint : « Dieu seul le sait ». Que voulez-vous répondre, devant une telle évidence ?
Avec Ruffine, après m’avoir passé les consignes pour mon séjour, nous avons continué à échanger un peu et, la confiance s’installant, elle m’a montré des photos d’elle – et oui, même les carmélites ont un téléphone portable et internet – à Madagascar avec des consœurs de sa congrégation. J’ai trouvé ça assez touchant que cette jeune sœur – à mon avis tout juste 25 ans – me montre des photos d’elle et de ses amies en tenue religieuse, et elle était contente de m’en parler avec peut-être un peu la nostalgie de son pays natal.
Il y avait énormément de touristes – lundi de pentecôte oblique – et j’avais l’impression d’assister à une espèce de fête païenne avec ses bars et ses restaurants débordants d’activité, ses boutiques de souvenirs proposant à qui mieux mieux des souvenirs parfois d’un gout douteux, ….
Béatrice qui avait prévu de bivouaquer nous a rejoints en fin d’après-midi au Carmel du fait de l’annonce d’un gros orage. Le soir tout le monde parti, toutes les boutiques qui vendent des bondieuseries ont fermé, il n’y a rien dans le village : pas de boulangerie, pas de … rien ! nous avons trouvé avec Thomas un repas à emporter, après pas mal de palabres avec le patron du restaurant !
Etape 7 : Saint-Guilhem-le-Désert (C) – Saint-Jean-de-la-Blaquière (D)
Ma 7ème étape, d’environ 22 km, me conduit de Saint-Guilhem-le-Désert à Saint-Jean-de-la-Blaquière, petite commune rurale sur le plateau du parc régional du Haut-Languedoc.
Debout aux aurores ou presque et départ à 7h30. Aujourd’hui les choses sérieuses commencent. On va passer de 175 m environ à 525 m, soit un dénivelé de 350 m. La veille, on m’a dit à l’Office du Tourisme qu’il fallait 1 h minimum pour faire les 3 premiers kilomètres et atteindre le sommet ! en tout il faut compter 7 h pour rallier Saint-Jean. On a mis 1h15 pour monter.
Après cette discussion de la veille à bâtons rompus, j’ai donc enfin sorti mes bâtons – qui étaient encore entiers ! – car j’en aurai bien besoin. Mes consœurs et confrères de randonnée m’ont expliqué que des bâtons utilisés à bon escient permettent de soulager les articulations de 20% voire 30% ! Je suis donc parti sur la rue du Bout du Monde et moins d’une ½ heure après les premières rampes se profilaient. Je vous montre une photo d’en bas et celle prise d’en haut ! c’est splendide de voir cette vallée encore recouverte d’une espèce de couette cotonneuse, tout juste en train de s’éveiller. Ici, quel calme ! Une espèce de sérénité s’en dégage ! On se croirait presque au paradis, peut-être en fait qu’elle avait raison sœur Chantal ! Et ce cairn qui veille sur la vallée de Gellone et sur Saint-Guilhèm !
S’ensuit une longue marche sur la crête via un chemin forestier avant de redescendre à Montpeyroux, petit village, histoire de faire une petite halte. Puis après cette pause bien venue, départ pour la seconde moitié de l’étape avec à nouveau une montée importante puis redescente sur Saint-Jean où nous passerons la nuit dans le gite Saint-Jacques, of course ! De toutes les façons, ce sera notre pain quotidien pendant plusieurs jours : départ le matin avec montée sur le plateau puis descente le soir dans les villages d’accueil.
Dans le gite communal, nous avons rencontré des Hollandais Walter et Henriette, qui venaient de Brummen à l’est de Utrecht. Ils étaient venus en voiture jusqu’à Aniane depuis chez eux en faisant une halte à Vézelay. C’étaient des gens charmants qui allaient jusqu’à Castres et on a passé une bonne soirée dans une super ambiance avec Hervé, Thomas et Monika. En fait rien que de plus banal de rencontrer le soir dans les gites d’étape les pèlerins avec lesquels on était la veille : chacun part quand il veut, marche à son rythme et le soir on se retrouve.
Saint-Jean est vraiment un village étape sur la voie d’Arles et n’a pas grand intérêt.
Etape 8 : Saint-Jean-de-la-Blaquière (D) – Lodève (E)
Ma 8ème étape, d’une quinzaine de km, me conduit de Saint-Jean-de-la-Blaquière à Lodève, commune assez importante d’environ 7500 habitants. J’ai choisi cette étape volontairement courte pour récupérer un peu de celle d’hier.
J’ai donc fait un peu une grasse matinée car dans le gite il n’y avait rien du tout et le café boulangerie épicerie … ouvrait à 8h30. On s’est donc tous donné rendez-vous pour l’ouverture et la propriétaire – une dame quand même assez âgée – venait d’arriver avec le pain frais, les croissants, … qu’elle était allée chercher dans une boulangerie de Gignac je crois. Donc départ de Saint-Jean vers 9h30 environ.
On est arrivé vers 13h30 tranquillement et avons décidé de déjeuner dans un café avant d’aller chez notre hôte Jérémy qui n’arriverait que vers 17h. Une bonne salade ferait l’affaire. Un orage tonitruant déferla sur Lodève pendant plus d’une heure. Après le repas, petit café et j’ai voulu gouter à un dessert qu’une cliente avait pris. C’était un sacristain, fait de pâte feuilletée, de sucre et d’amandes. Le gâteau a une longueur d’environ 30 cm et est torsadé pour rappeler le bâton du sacristain. A priori, cette spécialité est soit de Nîmes soit du Vaucluse, peu importe en fin de compte, car tout ce qu’il faut retenir, c’est que le sacristain, il faut le déguster religieusement et vous verrez, c’est divinement bon !
Une fois l’orage calmé, nous sommes allés chez Jérémy. On a profité d’une laverie pour faire notre lessive autrement qu’à la main et en plus , par le temps qu’il fait, c’était un peu mieux indiqué pour le séchage.
Pendant ce laps de temps, avec Thomas, nous sommes allés visiter la cathédrale Saint-Fulcran (Lodève est un ancien évêché) et son cloitre du XVe siècle. Mais avec ce temps maussade, cela ne plaidait pas en faveur de cette petite ville qui a je trouve un aspect général un peu tristounet. Il m’est arrivé de la traverser quelques fois auparavant, en me rendant de Montpellier sur le plateau du Larzac, et j’ai toujours eu cette impression un peu d’abandon ou de fatalité d’une ville où les uns après les autres les magasins ferment et les gens la désertent petit à petit
Jérémy nous a fait un super repas et au lieu de nous mettre un quelconque tampon sur notre crédential, nous a fait à chacun un petit tableau à l’aquarelle qui symbolise en quelque sorte la façon dont il nous perçoit et ce qu’on lui a raconté de notre expérience de pèlerin. En tout cas, lui il connait parfaitement de nombreux chemins en France mais aussi en Espagne, autres que les Camino Frances et le Norte.
Sans oublier ma crédential mise à jour au fil des étapes
Toujours très instructifs tes commentaires. Bonne continuation.Bises